Bonus : trois hotels qui ont eu l'idée de présenter un écrivai







La saga des Angelvy

en guise de Préface

La relation de cette histoire est née au printemps de l'année 2017 lorsque j'ai rendu visite à Saint-Tropez à ma cousine Fernande qui, à 99 ans, était la dernière en vie de sa famille tropézienne. Sa fille Mounette, ma "petite" cousine, m'a alors conté ce qu'elle savait des origines de son père René Angelvy qui avait porté pendant quelques années seulement son vrai nom patronymique (de Thy de Milly) qui est celui d'une famille de la vieille noblesse française.

Ceci avait de quoi susciter ma curiosité car je venais tout juste de terminer (ou tout au moins de considérer comme tel) des recherches de généalogie sur nos ancêtres communs, plusieurs centaines d'entre eux ayant ainsi été découverts dans les registres d'état civil des communes tout nouvellement numérisés. La lecture de ceux-ci est aussi passionnante que celle de polars, à la différence qu'ici la mort des innombrables protagonistes est naturelle. Dans les cas les plus favorables, cela permet de remonter jusqu'au milieu du 17ème siècle, lorsque fut imposée à chaque commune (on disait alors paroisse) la tenue en deux exemplaires de l'enregistrement des naissances, mariages et décès.

A peine entrouverte, cette boîte de pandore universelle qu'est la recherche sur internet a débordé d'informations, enrichies ici par le fait que sont venus s'ajouter aux traditionnels registres paroissiaux, les nobiliaires dont l'un m'a permis de remonter en des périodes très lointaines de notre histoire de France, celles des chevaliers des croisades.

C'est donc une histoire riche et intéressante que je suis en mesure de présenter dans le présent site internet dont les liens hypertextes en bleu soulignés donnent accès à des illustrations variées , à commencer par tous les actes civils originaux, les noms des ancêtres étant en caractères épais. Je la dédie à Bernard, Christian et Marie-Elizabeth Angelvy.

herve@bouvant.fr

Le cadre historique et familial

Voici l'histoire des ancêtres de René Angelvy, né dans la Drôme en 1915, qui est venu vivre à Saint-Tropez où il repose depuis 2002 en son cimetière marin. Plus qu'une histoire, on va découvrir les multiples histoires de familles qui se sont croisées et réunies jusqu'à lui au cours des siècles et des générations, en divers lieux du sud-est de la France. Pour ses trois enfants, Saint Tropez est resté le port d'attache bien que leur existence familiale et professionnelle se soit déroulée en dehors des limites de l'hexagone.

L'ancrage de la famille dans le célèbre port provient des origines de son épouse Fernande dont les ancêtres paternels Maneille étaient en effet, pour les premières générations au moins, des habitants de Saint-Tropez et sa presqu'île.

Quant à sa mère, Marie Thérèse Bouvant, qui était née à Solliès-Pont, elle est devenue tropézienne après son mariage avec Alexandre Maneille, lorsque celui-ci est venu reprendre la charge d'huissier de son père dans le port, où elle est décédée en 1948. Ses parents étaient aussi venus habiter dans la Côte d'Azur et sont tous deux enterrés dans le cimetière marin de Saint-Tropez.

La grand mère Joséphine Robert venait de l'extrême nord-ouest du département du Var, ses ancêtres ont vécu en un certain nombre de communes appartenant aux pays du Verdon et de Manosque. Son village natal Ginasservis et celui de son mariage La Verdière, où vécurent grand nombre de ses aïeuls, sont au point de jonction des quatre départements du Var, des Alpes de Haute Provence (alors Basses Alpes) du Vaucluse et des Bouches du Rhône. C'est à Brignoles qu'elle rencontra un jeune cocher ayant émigré depuis la Dombes où il était né (à Trévoux), dans le département de l'Ain.

Les ancêtres de ce grand père Jules Bouvant, ont vécu en de multiples villages répartis en Bresse dite bressane (près de Bourg-en-Bresse) et en Bresse Jurassienne en Saône et Loire et Jura, mais aussi en terres de vignobles du Mâconnais et du Beaujolais. Il est intéressant de noter de suite que c'est dans une partie non viticole de celui-ci, au nord ouest du département du Rhône et aux confins du Brionnois et du Charolais, plus précisément dans le petit village d'Aigueperse, que se côtoyèrent il y a trois cents ans les ancêtres Bouvant et ceux de la branche noble Angelvy. L'histoire des premiers a fait l'objet de longues recherches qui ont été menées à terme (tant du côté Bouvant que celui des Robert) jusqu'aux extrêmes possibilités des registres paroissiaux seuls éléments d'informations disponibles pour toutes ces générations de paysans. Plusieurs sites internet content leurs riches pérégrinations.

Lieux de naissance des ancêtres de René Angelvy

Angelvy ou de Thy de Milly ?

On l'a dit en tout début, le point de départ de cette quête d'ancêtres est le fait que le nom de la famille Angelvy est celui de la mère et non celui du père qui s'était vu retirer le sien, aux consonnances nobles. Il y a eu bien sûr, ici comme dans toutes les familles, qu'elles soient nobles ou roturières, ce que l'on appelle pudiquement des "histoires de familles" qui ne transpirent pas à l'extérieur, elles touchent aux relations entre leurs composantes ainsi qu'aux origines de certains membres. Nous ne disposons pas (heureusement?) des éléments d'ADN qui risqueraient de bouleverser notre généalogie.

Nous nous en tenons donc aux faits rapportés dans les écrits des registres paroissiaux qui avaient valeur légale depuis leur instauration par le roi de France. En étant conscient que les curés prêchaient avant tout pour leur paroisse, au sens propre comme au sens figuré. Ils délivraient des baptêmes, des bénédictions nuptiales et des inhumations en respectant scrupuleusement les règles de la religion catholique et du droit canonique, mais en faisant souvent peu de cas de l'orthographe, trahissant parfois leur accent par leur transcription phonétique des noms. Et que dire de la véracité des identités, comme par exemple en des cas avérés où le vicaire de la paroisse était le père de l'enfant déclaré!

Nous n'avons pas le sentiment de "trahir" des secrets familiaux puisque ces informations sont publiques, accessibles depuis peu sur internet par tout un chacun. Elles ont été mises au jour, au prix de recherches parfois fastidieuses, et sont ici rapprochées, avec les déductions qui s'imposent ou se supposent. Le lecteur pourra alors les faire siennes ou ajouter ses connaissances.

Quoiqu'il en soit le déchiffrement (relevant parfois d'exploits en matière d'expertise en paléographie) apporte des renseignements très riches sur les personnages sujets de l'acte mais aussi sur tous les protagonistes, parents, déclarants, parrains marraines, témoins et autres présents. Dans notre cas ce sont des mentions en marge d'actes de fin du 19ème siècle qui sont à l'origine de notre quête, disons de notre enquête. Le départ est l'acte n°158 de la naissance à Valence (Drôme) le 12 juillet 1915 de René Henri Georges Angelvy fils de Isabelle Bernadette Louise Angelvy, trente deux ans, artiste lyrique. La déclaration est faite par la sage femme ayant procédé à l'accouchement, accompagnée de deux témoins, un gendarme en retraite et un chef de bureau. La phase suivante est relatée dans la marge de cet acte, c'est la mention de la reconnaissance à Valence le 29 septembre 1915 par la mère (qui n'avait bien sûr pas été présente lors de la déclaration) de son fils René qui avait alors 2 mois et demi.

Une mention en dessous de la précédente informe que cette reconnaissance est ausssi faite par son père Charles François Henri Marie Robert de Milly de Thy devenu majeur, le 18 novembre 1924 à Lyon (2ème).
Mais ce n'est pas fini, l'acte 158 de Valence est complété par trois codicilles. Le premier mentionne la légitimation de René Henry par le mariage de ses parents à Lyon (6ème) le 28 janvier 1926
Le second est la rectification par jugement du Tribunal Civil de Lyon confirmé en appel le 24 juin 1931 annulant la reconnaissance en paternité déclarée le 18 novembre 1924.
Un troisième codicille mentionne simplement le décès de René Henry à Saint-Tropez le 19 juin 2002.

Ainsi René Angelvy n'aura porté le patronyme de son père qu'entre 1924 et 1931, de l'âge de 9 ans jusqu'à 16 ans.
Un acte accessible dans les registres de Berzé-le-Châtel en Saône-et-Loire, annonce la naissance de ce père Charles François Henri Marie Robert Comte de Milly de Thy, le 4 décembre 1900.
Là s'arrêtent les faits actés, le reste sera suppositions ou informations orales émanant de la mère qui vécut jusqu'en fin du 20ème siècle, le père décédant fort jeune en 1939. Une chose est sûre, si l'on valide sa paternité, est qu'il était vraiment très jeune lors de la naissance de son fils René en 1915, il n'avait que 14 ans et demi. La mère avait plus du double de son âge, 32 ans. De telles différences ont existé fréquemment dans la noblesse, mais plûtot en sens inverse. Dans le cas de femme plus âgée, s'il existe un exemple au plus haut sommet de la République actuelle, le fait est néanmoins beaucoup plus rare.

Il est certain que les parents de vieille noblesse ont très mal vécu cette incartade de leur tout jeune fils, qui a confirmé son acte lorsqu'il est devenu majeur en reconnaissant son fils. Ils n'ont apparemment pas pu l'empêcher de se marier deux années plus tard. Ils ont toutefois obtenu, partiellement, gain de cause en engageant une longue procédure judiciaire pour casser la reconnaissance paternelle, ce qui est quelque peu surprenant. Il semble toutefois qu'ils ne soient pas allés jusqu'à déshériter leur fils. Celui-ci n'en profitera malheureusement pas très longtemps. Quelques années plus tard en effet il s'engagera en 1939 dans la marine au début de la guerre, et décèdera de maladie, il est enterré au Maroc. C'est son frère, son aîné d'un an seulement, qui portera les armes de noblesse de sa famille, et décèdera en 1988.

Le château de Berzé-le-Châtel

Le tout jeune père de René Angelvy y était néen 1900. La photo actuelle donne une belle allure à cette forteresse médiévale, mais son existence a été très mouvementée. Citons le résumé de son histoire qu'en donne Wikipédia :

Chronologie historique du château de Berzé le Châtel

• 991 : existence attestée dans le cartulaire de l'Abbaye de Cluny (Castrum Bertiacum) d'une forteresse autour d'une chapelle préromane, succédant sans doute à un poste de légionnaires romains et tenue par Geoffroy de Berzé.
• XIIe siècle : extinction de la première lignée des Berzé, dont les noms et titres sont repris par une famille alliée.
• 1196 : les seigneurs de Berzé deviennent indépendants du comté de Mâcon, et directement vassaux des rois de France.
• 1320 : extinction de la deuxième lignée de Berzé.
• XIVe siècle : par mariage, la seigneurie de Berzé passe, successivement, à Jean de Frolois, Jean de Thil (connétable de Bourgogne), Édouard de Beaujeu (seigneurie de Beaujeu) et Jacques de Savoie, prince de Morée.
• Début XVe siècle : pris par les Bourguignons, le château est repris par les Armagnacs.
• 1424 : il est repris par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
• 1436 : Philippe le Bon en fait don à son écuyer et vassal Macé de Rochebaron, à la suite de son mariage avec sa fille Philipote de Bourgogne.
• 1471 : il résiste avec le duc de Bourgogne Charles le Téméraire aux troupes du roi Louis XI.
• 1591 : il capitule devant le duc Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours, à la tête des armées de la Ligue catholique.
• 1594 : la seigneurie est érigée en comté par le roi Henri IV, et transmise au duc Antoine d'Aumont, neveu et héritier des Rochebaron.
• 1713 : en ruine, le domaine est vendu par le petit-fils du précédent à Alexandre-Antoine Michon (château de Pierreclos).
• 1789 : à la Révolution française, en ruine, le château est confisqué à titre de Bien national, et pillé.
• 1802 : le château est racheté par la famille Michon de Pierreclos (château de Pierreclos) qui s'en sépare six ans plus tard.
• 1817 : rachat du château par Antonin Gérentet qui entreprend la reconstruction des logements seigneuriaux laissés à l'abandon depuis 1591 ; l'édifice est adapté aux conceptions esthétiques romantiques.
• 1873 : le château est légué par Antonin Gérentet à son gendre, Gabriel de Thy de Milly, dont les descendants sont les actuels propriétaires.

les de Thy de Milly sont des châtelains de fraîche date

Les de Thy de Milly ne sont en rien les fondateurs du château, comme le prétend ci-dessous la titulaire actuelle du titre. La famille originelle de Thil en a été propriétaire (parmi nombre d'autres) quelques années autour de 1330. La famille actuelle de Thy de Milly appartenant à une branche cadette issue de bâtard n'est donc arrivée en ce lieu qu'en fin du 19ème siècle. Ce qui est loin d'être reconnu par la descendante actuelle, la comtesse de Thy qui fait diffuser, dans la même page de Wikipédia, le texte suivant sur le château :


Pillé et saccagé à la Révolution française, il est entièrement restauré à partir de 1817, durant 30 ans, par la famille propriétaire des comtes de Thy de Milly, en château de villégiature, adapté aux conceptions esthétiques romantiques de l'époque, avec agrandissement des ouvertures et fenêtres en style néo-gothique, rénovation des logis seigneuriaux laissés à l'abandon depuis 1591, et aménagement des nombreuses terrasses en jardins potager, vergers, et jardin à la française.

Le château est à ce jour habité par l'actuelle comtesse de Thy de Milly, descendante des fondateurs, qui exploite un domaine viticole, au milieu des coteaux couverts de vigne du vignoble du Mâconnais. Il est ouvert à la visite sur RDV pour des groupes touristiques de juin à septembre.


Sur un autre site internet, son fils qui va prendre sa suite au château, la contredit en déclarant que le château se trouvait en bon état en 1817 car il était abandonné depuis 3 siècles et n'avait donc pas subi les outrages de la révolution!

On sait que Wikipédia est une encyclopédie participative alimentée par des contributeurs bénévoles. Le premier texte émane d'un vrai historien, les deux autres (certainement des propriétaires actuels) sont plus que fantaisistes.
La commune de Berzé-le-Châtel est à quelques encâblures au nord ouest de Mâcon, en pays clunisois. Elle jouxte Berzé-la-Ville qui jouxte elle-même Milly-Lamartine. Mais cette dernière n'a aucun rapport avec le château des de Thy de Milly. Son "château" de Milly n'est qu'une demeure bourgeoise sans étage, que Lamartine a longtemps habitée et à laquelle il était très attaché; c'est tout.

Les lignées croisées des Thy et des Milly

Tout d'abord une mise au point. Bien que dans l'acte de naissance de Charles François, père de René, et aussi dans l'acte de mariage de ses parents, les deux noms aient été inversés, tous les autres actes, ainsi que la signature très claire de tous leurs acteurs, mentionnent sans équivoque "(comte) de Thy de Milly". Nous nous en tiendrons à cette appellation, qui a subi nombre de vicissitudes au cours des âges par la grâce des rédacteurs curés à l'orthographe plus qu'approximative. Sans parler des officiers ministériels du temps de la Révolution qui ne connaissaient que "citoyen Déty".

Les de Thy viennent aux Milly

Ces deux noms aux origines embrumées par la nuit des temps sont passés au cours des siècles, ensemble ou séparés, dans un certain nombre de branches et de familles alliées. On admet en général que la première éthymologie de Thy se rencontre en nord Bourgogne, dans le pays Auxois, avec la maison de Thil-en-Auxois dont le premier représentant connu Miles de Thil vécut un peu avant 1050, il a été inhumé à Flavigny. Comme pour toutes les familles nobles, l'histoire devient inextricable par un jeu complexe d'alliances, d'obtention de charges de territoires plus ou moins héréditaires, de la perte du titre par les bâtards puis sa récupération, enfin par l'attribution après négociation ou achat du titre lorsque celui-ci est devenu vacant faute d'héritier mâle.

  • Plus tard Jean de Thil fut seigneur de Thil, Marigny, Chasteauvillain et de la Roche Nolay, chancelier et connétable de Bourgogne. Il était le fils de Guillaume de Thil et d'Isabeau de Granpré. Il épouse, en 1320, Agnès de Frolois de Berzé dernière descendante de cette famille.
  • En 1340, à la mort de Robert de Chatillon, Eudes, duc de Bourgogne, accorde à son « cousin » la charge de connétable. Devenu veuf, Jean épousa, en 1345, Jeanne, dame de Chasteauvillain, fille aînée et héritière de Jean, sire de Chasteauvillain et de Marguerite de Noyers. Par ce mariage, Jean se trouva premier baron de Bourgogne et de Champagne. En 1346, à la mort de Jean Aubriot, le duc éleva Jean à la dignité de chancelier de Bourgogne.

    Ceci montre que cette branche de Thil avait déjà été habité le Château de Berzé-le-Châtel, pendant quelques années entre 1320 et 1346 : Guillaume était devenu propriétaire en épousant l'héritière portant le nom de Berzé. A la mort de celle-ci il abandonnera cette propriété en conquérant un autre coeur ... et un autre terroir.
    De son mariage avec Jeanne de Chateauvillain, Jean eut deux fils : Jean, auteur de la branche de Chateauvillain, éteinte en 1507, et par hypothèse un certain Jean bâtard, père de Simon de Thil, auteur d'une branche cadette.
    Ce Simon, aussi bâtard de Jean de Thil, est arrivé vers 1394 en Beaujolais, au fief d'Avenas près de Beaujeu où il a été investi.

    Les Milly veulent absorber les de Thy

    • Richard de Milly, damoiseau de Villars, seigneur de Vau et de Lugeac, a pris la qualité de miles (le miles nomme le guerrier vers l'an mille, au 11ème siècle devient synonyme de vassal) et chevalier en 1298. Il a d'abord épousé Halin de Thy, d'une maison déjà richement dotée par Louis IX suite à un exploit contre les Sarrasins. Richard écartela ses armes avec les siennes puis épousa dame Marthe. De la première femme (de Thy) naquit Robert, chef de file de la première branche qui s'éteint vers 1680. De Marthe naquit Philippe chef de file de la deuxième branche qui nous intéresse et qui réalisera bien plus tard un rapprochement définitif cette fois, avec les de Thy.
    • Philippe de Milly damoisel et miles, chevalier, fils puiné de Richard et d'Halin de Thy, sa première femme, épousa Marie de Temuse de Vergy, eurent un fils Jobert Henri.
    • Jobert Henri de Milly prit la même qualité que son père, avec celle de puissant homme, épousa Agathe de Villandras, ont eu deux fils Jacques et autre Jacques Grand-Maître de Rhodes.

    • Jacques de Milly noble & puissant homme, chevalier de l'Ordre du Roi, baron de villars. Chef de guerre réputé de Charles VII, un des deux chevaliers créés par le roi après bataille gagnée sur les Anglais en 1429. Il a épousé Marguerite de Renel de Clermont-Tonnerre, ont eu deux fils. Jacques et son épouse Hélène de Saint George eurent deux filles qui en se mariant emportèrent leurs biens, et Raimond.

    • Raimond de Milly fils puiné de Jacques et de Marguerite Revel sa première femme fut chevalier, damoisel & puissant homme, Guidon de Compagnie de gens d'armes de son frère. Il épousa N. de Thy, sa parente, héritière de grands biens, à charge d'en porter nom et armes et d'y joindre le sien, noms donnés à Corcelles, St Etienne la Varenne des Tours et à Arbuissonas.

    • Leur fils se nomma donc Guillaume de Thy messire et noble, il a épousé le 23 février 1523 Peronne de Chavagneux de noblesse de Dombes, ils eurent 3 fils : Antoine, seigneur de Milly, Leonet et François, chevalier de Rhodes.

    • Leonet de Thy messire et écuyer seigneur de Milly & Corcelles (acte de 1544) a commandé l'arrière-ban du Beaujolais. Il épousa Françoise de Servissac eurent deux fils Claude noble et écuyer seigneur de Milly et Antoine

    • Antoine de Thy, écuyer seigneur des Oulières comte de Saint-Jean de Lyon, partit en guerre sous les ordres du baron de Thermes. Il épousa le 8 octobre 1612 Renée de Colonge qui lui apporta en dot la terre de Curty où il habita. Deux fils : Hugues et un autre qui commanda l'armée navale des Vénitiens.

    • Messire & écuyer Hugues de Thy seigneur de Milly & Curty servit longtemps en Allemagne dans l'armée suédoise. Il a épousé le 31 janvier 1644 Antoinette Geoffroi de Livry. Ils eurent six fils, François, Antoine, Jacques, Louis François, Guichard et Jean, TOUS militaires. On se battait alors dans toute l'Europe.

      C'est autour de 1700 que deux personnes issues de cette branche cadette acquirent une certaine notoriété. Alexandre de Thil né en 1697 fut un grand marin. Mais c'est la découverte de Nicolas Christierne, comte de Thy de Milly qui nous a permis de suivre à la trace dsur les registres paroissiaux la famille qui a atterri à Berzé-le-Châtel.

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      Nicolas Christierne de Thy de Milly Le BEAUJOLAIS refuge de la branche cadette de Thy de Milly

      Né en 1728 à Aigueperse dans le Beaujolais et mort à Paris Christierne de Thy de Milly chambellan chevalier est resté dans la postérité pour ses écrits en médecine, tel un traité sur la siphylitique (sic) et surtout pour son Traité de la porcelaine qui donna lieu à la création de la Manufacture de Sèvres, ce qui lui a conféré une notoriété internationale. C'est en se rendant à Aigueperse où il était né qu'il a été possible d'y débusquer les plus anciens actes paroissiaux de Thy de Milly.

    • L'écheveau s'est dévidé avec le plus ancien acte exhumé, celui du mariage le 17 janvier 1689 à Claveisolles d'Anthoine de Thy chevalier capitaine d'infanterie au régiment du Plessis-Bellievre, fils de Hugues de Thy plus haut cité et d'Anthoinette Geoffroy (née semble-t-il à St Julien de Civry dans le Brionnois), avec Renée de Viry de Claveson, fille de Louis Claude de Viry seigneur de Claveson et de dame Anne de Colombet, qui résidaient dans le village de Claveisolles. Le petit château du Sablon avait été construit par cette famille en 1624, il devint propriété quelque temps des comtes de Thy avant que ceux-ci émigrent en un autre village. Une lignée de Thy va donc naître dans ce village à partir de 1691 avec Anne Françoise, Huguette Françoise en 1692, Claude Louis en 1694, Jean en 1695 enfin ALexandre Antoine en 1697 cité plus haut, qui aura 10 enfants, tous militaires ou religieux. Les temps devaient être durs, en témoigne ce qu'écrit le curé Jean de Vitrie en 1694 : en l'année 1694 la misère était si générale, en sorte que le peuple mourait de faim sur les chemins, ne vivant presque que de pain de fougère ou d'herbes...

    • Une partie au moins de cette famille émigra dans la première ou deuxième décennie de 1700 quelques villages plus au nord à Aigueperse, où l'on avait pu découvrir que l'homme célèbre des de Thy, Christiern était né. En effet Claude Louis est venu épouser en 1723 demoiselle Louise de Brosse, représentante de la petite noblesse locale, dont le père était écuyer seigneur Lazare de la Bruyère, la mère Angélique Dumont étant dame. A noter que dans cette commune le curé s'obstinera à écrire souvent Dety, voire d'Ety et terminera par de Milly de Thy, lors des actes qu'il rédigera pour neuf enfants : Jeanne Françoise en 1726, qui deviendra dame d'honneur de SAS Margrave de Brandebourg-Anspach, Huguette Alexandre en 1927 (religieuse), Nicolas en 1728 (celui de la porcelaine cité plus haut que ses nombeuses activités scientifiques et militaires ne lui ont pas laissé le temps de se marier), Louis Marie en 1729, Marie Nicole en 1731 (religieuse), Anthoinette Margueritte en 1732, Margueritte Jeanne en 1733, puis Nicole Véronique en 1737 (religieuse), enfin Antoine François en 1739. C'est ce dernier qui deviendra l'ancêtre de René.
      Entre temps Claude Louis avait rajouté à son nom deux titres de seigneur dont celui de la Bruyère en Beaujolais. On trouve cela fréquemment à l'occasion d'alliances plus ou moins nobles. L'épousée ajoute à son nom, pour se marier décemment, celui de son origine (ici la Bruyère semble toutefois avoir déjà qualifié son père) que son époux accole ensuite à son propre nom. Ces compléments de noms, visibles sur les actes paroissiaux, n'ont pas toujours été mentionnés dans ce récit.

    • On retrouve le benjamin Antoine François, ancêtre de la 6ème génération, en un autre département, la Loire, il va se marier à 55 ans, sous le nom de Dethy, à Pouilly-les-Nonains en 1795 avec une habitante de cette commune, Louise Marthe Catherine Luzy , qui a 35 ans dont les parents défunts sont Balthazard Luzy et Marguerite La Roche Lambert habitant Roanne. On est en pleine révolution, les "ci-devants" doivent faire profil bas s'ils veulent garder leur tête! et supporter qu'on les appelle par exemple citoyen Dety (ou Dethy). C'est à Pouilly-les-Nonains, petit village voisin en bordure des Côtes Roannaises, que le couple habitera en cette certainement très triste période pour eux. Antoine François, dit chevalier de Milly, fut toutefois ci-devant garde de la Marine du Roi puis gentilhomme de la Chambre, capitaine et aide de camp du duc de Wurtemberg.

    • Leur fils Louis François né en 1797 ne quitta pas cette commune selon toute vraisemblance car il y décédera en 1849 à 52 ans. Il s'y était marié en 1815 avec Marie Eugénie de Précy qui décéda peu après la naissance de leur fils Louis Philippe Arman en 1816. Il se remaria en 1820 avec Albania Le Grand, originaire de Vaux.

    • Représentant de la 4ème génération Louis Philippe va s'allier en 1840 avec Joséphine Philiberte Leschenault née en 1814 à Mâcon d'une famille très aisée de Saône et Loire, les grands parents paternels sont propriétaires à Mellecey, près de Châlons-sur-Saône, son père Jean-Baptiste Leschenaut est négociant à Mâcon, sa mère Marie Henriette fille de Pierre Pommier, juge de paix en cette ville. La tradition maintenant bien rodée a été respectée, l'épousée (qui a ajouté de Villard, nom d'un hameau de Mellecey) procure au noble désargenté une amélioration de sa situation financière. Mariés en 1840 ils eurent d'abord à Roanne un fils Jean Baptiste Gabriel en 1841, puis une fille Marie Philiberte qui mourut adolescente. Ils vécurent alors à Mâcon où Philippe Arman décéda dès 1861, à seulement 45 ans.

    • C'est à la 3ème génération, avec Jean Baptiste Gabriel né en 1841 à Roanne, que la famille de Thy de Milly arriva au château de Berzé-le-Châtel. En effet il épousa en 1870 une roturière, Jeanne Marie Chantal Marguerite Gerentet, née à Lyon en 1846, dont la famille de la mère Joséphine Michoud (née en 1815) était depuis plusieurs générations à Sainte Colombe, petit village au bord du Rhône faisant face à Vienne. Son père Jean dit Antonin Gerentet était né en 1806 dans la commune de Saint-Genis Laval proche de Lyon. Mais c'est son grand père paternel Guillaume Gerentet, un propriétaire aisé, qui avait racheté en 1817 la forteresse ruinée de Berzé pour la restaurer entièrement. Antonin Gerentet qui était avocat à Lyon, en était donc propriétaire, lorsque sa fille épousa JB de Thy.

    Fin de l'errance pour les Thy de Milly

    C'est peu après la naissance de son premier petit fils, Jean Jacques Joseph Enguerrand, qu'Antonin Gérentet légua au couple le château en 1873, au détriment du frère de Marie Chantal, et décéda dès l'année suivante en 1874. Pour la lignée de Thy de Milly, l'opération était pleinement réussie en recevant un cadre magnifique qui redorait leur blason aux deux sens du terme. Jean Baptiste n'en profitera pas beaucoup, il décède en 1888 à 46 ans seulement.

    Ce qui mettait fin à une longue errance pour cette branche cadette d'une lignée initialement de Thil puis de Thy puis de Thy Milly, qui était venue chercher fortune en Beaujolais quatre siècles auparavant. On a pu suivre avec bienveillance cette quête pathétique, par les générations successives dont nous avons relevé la trace, pour redorer leur blason, émigrant dans de minuscules villages, n'ayant souvent pas même un castel, au sein de territoires peu fertiles et pauvres. A chaque fois l'héritier du titre recherchait, parmi les hobereaux locaux, le meilleur parti lui permettant d'améliorer sa situation. Les jeunes épousées étaient valorisées par un "de" qui leur attribuait un territoire qui n'était le plus souvent que le nom du lieu où elles étaient nées, aussi les mettons-nous entre parenthèses, au sens propre et au sens figuré.

    Cela avait commencé à Claveisolles, avec Antoinette Geoffroy (de Civry) s'est poursuivi à Aigueperse avec Louise Debrosse (des Bruyères), à Roanne avec Louise (de) Luzy (Couzan), à Pouilly-les Nonains avec Marie (de) Précy, à Mâcon avec Philiberte Leschenault (de Villars), enfin à Berzé-le-Châtel où il n'a été nul besoin d'anoblir Jeanne Marie Gérentet qui avait dans sa corbeille de noces le gros lot. L'héritier, qui fut le grand père de René Angelvy, eut un frère et une soeur qui moururent en 1903 et 1909 âgés d'une trentaine d'années, il est alors resté seul propriétaire du château.
    Mais si son père avait réussi dans la quête que des générations de de Thy de Milly avait entreprise sans succès pour récupérer un château prestigieux, il est allé encore plus loin en amenant dans le giron de la famille une lignée aisée qui, surtout, possédait l'un des plus prestigieux pedigrees qui soient, grâce à son mariage à Lyon en 1898 avec Gabrielle Marie Yvonne de Cotton Dupuy-Montbrun de Rochefort.

    Ce nom de jeune fille de la grand mère de René Angelvy réunit deux patronymes prestigieux : de Cotton d'une part, du Puy Montbrun Rochefort d'autre, dont nous avons relevé les intéressantes histoires, en s'appuyant notamment sur le Livre d'Or de la noblesse et sur le Dictionnaire des familles françaises

    de Cotton, une famille de l'aristocratie du Lyonnais

    Voici un aperçu des générations connues, en partant de Cotton pour arriver à de Cotton du Puy-Montbrun de Rochefort :
    • Hierosme Cotton, marié à Anne Doffaris, était en 1622 un riche marchand drapier échevin et consul à Lyon.

    • Son fils avait le titre de noble Louis de Cotton lorsqu'il épousa en 1630 demoiselle Antoinette Carrette fille de marchand bourgeois. Il fut écuyer, échevin de la ville de Lyon, conservateur des privilèges de ses foires, juge conservateur de santé, capitaine en chef du quartier Saint-Nizier et seigneur de Valplaisant.

    • Le fils de celui-ci, Jean de Cotton, écuyer conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon et assesseur en la maréchaussée du Lyonnais Forez et Beaujolais, épousa le 2 janvier 1683 Marie Desrieux, fille d'un banquier de Lyon.

    • Antoine de Cotton, cornette de cavalerie, épousa le 29 avril 1728 Claudine Terrasse fille du trésorier de France de Lyon.

    • Martial Paul Claude de Cotton, né en 1732, a épousé Marie de Vincent de Panette à Trévoux le 11 juillet 1757, il fut avocat au Parlement de Dijon.

    • L'un des deux fils, Thomas Jacques, né le 19 juin 1766 à Ainay (dans l'actuel 2ème arrondissement de Lyon) entra dè 1780 dans la Marine (ses parents lui avaient donné l'identité de son frère plus âgé car il avait moins de 14 ans, ce qui lui valut de sérieux ennuis plus tard pour usurpation) fit d'abord carrière comme enseigne de vaisseau interrompue par blessure. Il acquit ensuite une certaine notoriété. Sous la Restauration, il devint député du Rhône et préfet du Vaucluse et de la Drôme, il meurt en Avignon en 1841. Marié à Françoise Thérèse de Pomey, fille de Jean Joseph Luc de Pomey de Rochefort et Claudine Sulpice de Ferrus. Avec cinq enfants : Zephirine, Marie Aimée Gabrielle, Jean Marie Eusèbe (1807) et Jacques François Séverin.
    • Jacques François Séverin de Cotton est né à Joux (commune voisine de Tarare) le 15 novembre 1804, épousa en 1831 Gabrielle du Puy-Montbrun fille du dernier marquis du Puy-Montbrun de Rochefort.

    • Leur fils Thomas Charles Raymond de Cotton né à Lyon le 20 décembre 1832, domicilié à Tarare. Il épouse en 1862 Jeanne Caroline de Chabert dont la mère Antoinette Elizabeth de Teyssiere de Miremont est d'une famille noble de Vienne, son père venant de Boën dans la Loire. Peu après son mariage en 1862, il demanda le 30 avril 1864, en même temps que son cousin germain Louis-Gabriel de Rochier de la Baume, et obtint par décret impérial du 28 avril 1866, l'autorisation de joindre à son nom celui de sa mère du Puy-Montbrun et d'avoir le titre de marquis. Mais curieusement, la Cour autorisera "Dupuy-Montbrun" en 2 mots au lieu de trois.

    • Ce titre conquis de haute lutte sur le plan administratif va se révéler vain, puisque leur fille Gabrielle Marie Yvonne de Cotton Dupuy-Montbrun née en 1872 le perdra à son mariage en 1898 avec Jean Jacques Joseph Enguerrand de Thy de Milly. A ce moment là son père sera mort, il n'aura "profité" que quelques années de son titre prestigieux, (quoique amoindri par la contraction imposée) à savoir : Thomas Charles Raymond de Cotton, marquis Dupuy-Montbrun de Rochefort.

    voir ici l'arbre généalogique de la lignée COTTON

    On demeure confondu devant cette soif d'acquérir des titres nobiliaires manifestée par toutes ces familles aristocratiques dont trois d'entre elles viennent de se réunir ici. On peut en mesurer l'inanité, en guise d'épilogue, à la lecture d'un arrêt surréaliste de la Cour de Cassation de 1987, à l'aube du 21ème siècle. Après un premier jugement et un deuxième en appel, cette cour suprême a dû se prononcer sur un litige pour usurpation de nom. On croît comprendre que les descendants du cousin de la Baume aussi bénéficiaires du décret de 1866 avaient tous été enregistrés sous l'appellation du Puy Montbrun, en trois mots. Ce qui ne respectait pas strictement le décret, mais faisait plus "noble". La branche des du Puy-Montbrun ne devait donc pas reprendre vie réellement après le décès de son dernier représentant marquis.

    du Puy - Montbrun, une famille qui appartient à l'histoire de France

    On comprend mieux pourquoi cette noble appellation ait fait l'objet de tant d'intérêt lorsque l'on se plonge dans les nobiliaires des grandes familles de France. Deux d'entre eux sont accessibles ici pour accéder à l'histoire de la famille du Puy-Montbrun :

    Histoire généalogique des familles de Du Puy-Montbrun et de Murinais édité à Grenoble en 1681

    Le livre d'or de la noblesse édité à Paris en 1846.

    Ce sont les vies de plus de 20 générations successives que l'on peut ainsi traverser, avec toutes les difficultés de compréhension et d'interprétation de ces histoires familiales très compliquées, on l'a déjà évoqué, au gré des alliances, acquisitions de titres puis leur déshérence, branches (aînées, cadettes...) qui se constituent puis évoluent, s'écartent, renouent avec d'autres branches. Et bien sûr la fiabilité des documents d'archives qui ont survécu, à l'authenticité douteuse.

    Il suffira simplement de dire ici que cette famille vient essentiellement du Dauphiné. Pour être plus précis, Montbrun, ainsi que Reilhennette, Rochefort et d'autres communes dont la famille s'est attribuée le titre de seigneurs, sont situées dans le sud de la Drôme, en pays des Baronnies, aux confins du Vaucluse et des Alpes de Haute Provence. Ajoutons que nous sommes là tout près du Diois et pays de Bourdeaux fiefs des ancêtres roturiers des Angelvy.

    On remonte ainsi très haut dans l'histoire de France puisque les premiers membres sont connus depuis l'époque des Croisades. Hugues du Puy est parti en terre sainte avant l'an 1100. Le chevalier du Puy était présent au siège de St Jean d'Acre en 1198. Raymond du Puy fut fondateur et chef de l'ordre de St Jean de Jérusalemm (les Hospitaliers) ainsi que chef de guerre.
    Ce n'est plus la guerre sainte, ce sont les guerres de religion auxquelles le nom de cette famille a été aussi associé. Dans cette région au protestantisme marqué, la guerre fit rage. Charles du Puy-Montbrun qui fut un chef de guerre huguenot aux nombreuses exactions fut décapité à Grenoble.
    C'est une branche cadette dite de Rochefort que l'on a rencontré lorsque la fille Gabrielle du dernier marquis Thomas Charles Raymond de ce nom est venue en la famille de petite noblesse de Cotton qui viendra dès la génération suivante se fondre avec celle de Thy de Milly.


    accès aux informations connues en cliquant sur l'étiquette de l'ancêtre


    Il est temps maintenant de découvrir la "lignée" Angelvy qui n'était pas fusionnable avec toutes ces branches "aristocratiques".

    Ancêtres d'Isabelle : les branches Angelvy, Compte Mège et leurs alliés

    Changement complet du décor et des pratiques pour ce second grand volet du récit des ancêtres. On a vu, en préambule aux trois sagas aristocratiques, comment le dernier né des Thy de Milly, Charles François Henri Marie Robert, avait du abandonner ses titres pour sa descendance, amère ironie quand on se remémore avec quelle pugnacité tous ses ancêtres avaient accru leurs appellations nobiliaires grâce à des alliances. Et le comble de cette ironie sera d'emprunter à Isabelle Bernadette Louise son nom Angelvy pour sa succession, sans qu'il soit nécessaire d'invoquer un décret impérial pour cela!

    Pas de nobiliaire utilisable dans cette section, les registres d'état civil sont seuls fournisseurs d'informations. En remontant dans le temps, on découvre trois lignées d'ancêtres, Angelvy pour le père d'Isabelle, Compte et Mège pour sa mère.

    L'existence de la grand mère isabelle Angelvy à Bourdeaux

    Le point de départ est la naissance d'Isabelle en 1883 à Bourdeaux, petit village du sud de la Drôme, au coeur du terroir de ses ancêtres maternels. Le patronyme Angelvy du père n'a rien à voir avec la Drôme, il vient du massif central, notamment Cantal
    Il était arrivé dans ce pays de la Drôme méridionnale vers 1870. Il réside en 1871 dans le foyer de son patron Pierre Gendre, bottier de 33 ans avec qui il a peut-être fait le voyage, car celui-ci vient aussi d'Aurillac; il est donc ouvrier cordonnier. Il se marie en 1872 avec une jeune fille de Bourdeaux de 21 ans, Elisa Compte. Ils ont rapidement des enfants : Félix naît le 6 juin 1874. Quelques difficultés pour trouver le mariage et la première naissance car le maire de Bourdeaux écrit dans les actes le nom de Blaize. Il s'en rendra compte seulement lors de la naissance de Félix en raturant l'acte. Par la suite le père des enfants qui naîtront sera bien, dans l'ordre, Blaize Angelvy. La signature de celui-ci prêtait il est vrai à confusion car elle mettait le nom en premier, contrairement à l'usage. Les Angelvy foisonnent autour de Salers, ainsi que le prénom Blaize (avec un z), alors qu'ils étaient totalement inconnus dans la Drôme, au point d'inverser nom et prénom.
    La famille s'est installée au dessus de l'échoppe place de la Chevalerie, Blaize étant devenu son propre patron, il aura d'ailleurs régulièrement des ouvriers. Plusieurs enfants vont naître en ce lieu, Hélène Marie Louise (3 novembre 1875) puis Joséphine Marie Louise née le 28 avril 1878 décédera en 1965 à Valence. En 1880 ce sera Blaise (l'état civil admettait bien ce prénom maintanant, mais avec un s) Louis Léon le 18 septembre, il ira vivre à Romans-sur-Isère. Le cinquième et dernier enfant sera la grand mère Isabelle Bernadette Louise née le 4 janvier 1883. Mère de René en 1915, alors qu'elle était officiellement artiste lyrique, elle est décédée le 8 décembre 1969 au Luc-en-Provence.

    les ancêtres paternels d'Isabelle Angelvy étaient des Cantalous


    Blaize Angelvy venait donc du pays dit des Monts du Cantal qui se déploie au nord d'Aurillac, plus précisément dans le terroir du Salersois communément nommé Pays de Salers, du nom de ce petit village labellisé plus beaux villages de France et doublement réputé pour un fromage AOC des burons et une race bovine de ce nom.

    Lorsque Blaize Angelvy naît à Saint-Cernin du Cantal le 18 décembre 1849, son père Blaize a 27 ans, il est meunier au moulin de Lavergne à Saint-Projet de Salers, village voisin. Il avait eu une soeur Hélène en 1845.

    Blaize Angelvy père était né à St Projet le 22 novembre 1822, peu après le mariage de ses parents Pierre Angelvy et Hélis Lacoste dans cette commune le 13 février. Cordonnier en février lors de son mariage mais habitant le moulin Dangland du Cambon, Pierre était devenu quelques mois plus tard meunier au moulin de Maurice Bourgeas à St Projet, son épouse Hélis Lacoste elle-même de St Projet où elle est née en 1795, ses parents Jean Lacoste et Toinette Gaillard aussi meuniers.

    Quant à Pierre il était né à Saint-Cernin le 24 avril 1799, au moulin du Pont Mayoux, où son père aussi Pierre Angelvy décédé en 1812 et sa mère Marianne Partange (décédée en 1810) étaient meuniers.

    On retire l'impression que Blaize en émigrant à Bourdeaux a voulu rompre avec la meunerie dans laquelle la famille naviguait dans plusieurs moulins de ces deux communes du Pays de Salers. En devenant cordonnier métier que son propre père avait exercé quelque temps.



    les ancêtres maternels d'Isabelle Angelvy

    Deux branches bien marquées illustrent les origines d'Elisa Compte, la mère d'Isabelle Angelvy.

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    les Compte en Livradois (Puy de Dôme)xxxxles Mège en pays Diois de la Drôme xxxxxxxxxxxxxxxxx

    le Cantal, la Drôme et le Puy de Dôme terres des Angelvy et leurs alliés
    A chaque fois que nous parlons de "pays" il s'agit des anciennes dénominations de territoires à qui on a redonné vie en des structures que l'on voudrait au 21ème siècle placer en intemédiaires entre communautés de communes et régions, dans l'hypothèse où les départements seraient supprimés. Il y a ainsi en France environ 420 pays aux noms parfois surannés fleurant bon les terroirs agricoles de nos ancêtres.

    Le Cantal berceau des Angelvy. On localise facilement le pays des Monts du Cantal au nord d'Aurillac, dont Salers est au coeur. Les Angelvy et leurs alliés ont été durant plusieurs générations des meuniers. Jusquà ce que Blaize soit allé tenter sa chance comme cordonnier dans la Drôme.

    La Drôme berceau des Mège. Quelques mots sur le pays du Diois qui occupe en fait près du tiers du département de la Drôme, avec Die dans sa partie septentrionale. Le Vercors est au nord, les Alpes de Haute Provence à l'est, proche du berceau de la famille du Puy de Montbrun qui se trouve au sud, en ce que l'on appelle la Drôme provençale. Ce ne sont plus les préalpes, ce n'est pas encore le climat méditerranéen.

    Les communes des ancêtres d'Isabelle Angelvy constituent le Pays de Bourdeaux dont toute la partie orientale est nommée le Désert, certainement pas par hasard.

    Au sein des trois communes, Bourdeaux, Bouvières et Saint-Nazaire le Désert, figure un quatrième nom. Il s'agit d'une paroisse qui a disparu, au sens administratif au moins, elle portait le nom étonnant de Petit Paris, dans laquelle ont été enregistrés un certain nombre de naissances et de mariages que l'on retrouve dans l'arbre.
    Ces ancêtres étaient agriculteurs en ces terres certainement peu fertiles.

    Le Puy de Dôme berceau des Compte. Beurières est une petite commune du Puy de Dôme à l'extrémité sud est de celui-c, aux limites des départements de la Haute Loire et de la Loire. Les deux villes proches sont Ambert au nord et La Chaise Dieu au sud. La commune fait partie du pays du Livradois. La famille Compte a toujours vécu dans ce petit village auvergnat.

    Jean Compte est parti de cette commune pour s'établir en 1845 à Bourdeaux, dans la "Drôme du Désert". Il est scieur en long, une vraie spécialité peut-être recherchée dans ce pays nommé Le Désert qui était certainement arboré s'il n'était que peu peuplé. Il y a épousé Marie-Françoise Mège.

    Blaize Angelvy viendra plus tard aussi dans cette commune de Bourdeaux pour faire le cordonnier en épousant leur fille Elisa. Un de leurs enfants, Isabelle Bernadette Louise, naîtra ici le 4 juin 1883.